Le retour des beaux jours 30 mai
Paul Jarret : « Emma »
La musique se suffit à elle-même. Art originaire, art de l’origine elle n’a pas besoin de décrire quoi que ce soit, pour être belle, c’est-à-dire pour être grande, pour être ce qu’elle est.
Mais parfois, la musique est narrative. Elle peut aussi être un récit, devenir descriptive ou constituer l’expression d’un drame ou d’une comédie. Il y a l’opéra, les chansons qui même parfois clament une idée plutôt qu’une ritournelle.
Pour être l’artisan, le créateur d’une musique qui évoque des faits historiques ou qui « porte un message », et pour l’être en ne dissimulant pas la création artistique proprement dite (la musique elle-même) sous « l’intention » il faut une haute maîtrise.
C’est ce que fait le guitariste franco-suédois Paul Jarret en évoquant avec le destin d’Emma, son arrière-grand-mère, celui du peuple suédois (un cinquième de la population) qui émigra aux Etats-Unis d’Amérique à la fin du XIX° siècle et au début du XX°. Et, il le fait avec un très grand talent.
La musique sui s’appuie à plusieurs reprises sur des thèmes traditionnels nous dit les adieux, les espérances mais aussi les larmes, la douleur et même la mort.
C’est la tragédie de l’exil que Paul Jarret nous fait partager avec émotion. Avec une musique simple, claire, parfois obsédante, toujours vivante, déchirée, déchirante et souvent sidérante.
« Emma » est un véritable ouvrage, un grand travail d’ivention (Neuklang / Harmonia Mundi) fait d’une sorte de chant déchiré mais constant, où l’on ne peut discerner le propos lui-même, la narration si l’on veut, de la musique en elle-même.
La voix translucide d’Hannah Tolf comme la « nyckelharpa » d’Eléonore Billy et la contrebasse d’Etienne Renard, sans oublier la guitare toujours aussi singulière de Paul Jarret nous appellent à partager l’épreuve d’ « Emma ». A en percevoir tous les instants.
Christophe Marguet : « Happy Hours »
Voici une musique qui rend heureux ! Comme le dit la présentation de « Happy Hours » (Mélodie en sous-sol / L’Autre Distribution) « Par ces temps troublés et fort perturbés, nous devons de véhiculer un peu d’espoir et de bonheur, de transmettre ce qui nous anime, nous donne à vivre. »
Mais, assurément la musique qui nous offerte ici n’est pas celle d’un espoir qui serait une attente, une attente qui serait ou non exaucée. Elle est bien mieux et bien plus que cela, elle est quelque chose comme le plaisir, qui ne s’invente pas, mais qui est là. Qui se reçoit, qui se donne, qui se partage. C’est dans sa présence, dans ce qu’elle provoque en nous, comme si nous pouvions, nous-mêmes, être en train de la jouer, c’est là que réside sa beauté. Pas dans un demain que nous imaginerions, que nous attendrions encore. Il faut à la musique le pouvoir de susciter le plaisir, l’enchantement, parfois la réflexion (mais alors, c’est plutôt dans un second temps). Ces heures joyeuses et heureuses en sont un superbe exemple.
Autour du batteur et compositeur Christophe Marguet qui a déjà tellement donné pour le jazz, en France et partout, à tous, se trouvent trois musiciennes et musiciens qui sont, tout autant, de celles et ceux qui ne comptent pas leurs offrandes. Il y a ici à la contrebasse l’extraordinaire Hélène Labarrière toujours aussi elle-même, à la fois si présente, si discrète, si inventive, Yoann Loustalot, fertile trompettiste (et ici parfois au bugle) s’il en est – il a une part primordiale dans ce quartet – et enfin le pianiste Julien Touéry que l’on a connu auprès d’Emile Parisien et aussi de Michel Benita, Louis Sclavis ou Michel Portal et qui a ici une place d’équilibre, là même où il intervient à chaque mesure avec une justesse et une précision remarquables.
Quentin Dujardin & Didier Laloy : « Water & Fire »
Quelle est cette musique ? Voici une bonne question ! Une vraie question. Qui doit demeurer une interrogation. Car il est bien possible que tout l’art du guitariste Quentin Dujardin et de son ami Didier Laloy, accordéoniste de son état, tienne dans cette interrogation. Qui serait comme l’origine et la finalité de leur travail, de leur création.
Ajoutons bien sûr que cette musique donc – ou plutôt ces musiques, même si elles savent être cohérentes et continuer à former un tout dans leurs différences qui ne sont pas si grandes… ce sont les questions qui se posent parfois différemment, pour des raisons qui paraissent parfois tout autres mais qui, peut-être, ne le sont pas : il ne faut pas fier aux apparences – est toujours très belle, très délicate, envoûtante même la plupart du temps. Ce qui ajoute à l’abîme de la question elle-même.
On pourrait se demander ce que « Water & Fire » (Agua Music / Sabam) vient faire ici dans ces « Notes de Jazz ». Ce serait une question de plus. A laquelle il serait stupide de répondre. Puisque c’est bien la question qui est au cœur de cet enregistrement qui en constitue l’essence.
Ajoutons que Quentin Dujardin est un guitariste à la technique surprenante. Que Didier Laloy est un accordéoniste de premier plan. Que le contrebassiste Didier Tyberghein est une recrue de l’Orchestre National de Paris. Mais qu’il faudra attendre le onzième et dernier thème « Soul Sister » pour entendre la voix transparente, magique de NoHo (Noémie Houbart pour l’état civil) qui, non pas se fond dans l’art la musique – dans celle de tout l’album, à dire vrai – mais plutôt qui lui donne une sorte de couleur nouvelle, une couleur infinie.
Merakhaazan : « Veines »
Cela ne s’invente pas : « Avec l’aide de l’ (auto)-échantillonnage en temps réel et l’utilisation de modes instrumentaux étendus – de la technique de l’archet classique aux effets de cordes préparées –, sa mixture sonore éclectique puise dans les styles et les cultures : avant-rock hypnotique, électro-orientalisme, pulsation ethniques, textures électroniques, bande-sons, ornementation baroque, composition orchestrale et transe bruitiste… » C’est la biographie de Jean-Christophe Bournine alias Merakhaazan qui le dit et, par conséquent, ce doit être vrai. D’ailleurs « avant-rock hypnotique » ou « transe bruitiste » ça ne s’invente pas ou plutôt…si !
Mais tout cela dit bien quelque chose, quelque chose d’extraordinaire : ce qu’il y a précisément de très singulier dans la musique que Jean-Christophe Bournine, contrebassiste de son état nous offre. Et qui est – disons-le sans frémir – tout à fait sidérante, saisissante, fascinante. Peut-être un peu comme le regard hypnotique d’un vampire puisque le quatrième thème se réfère au mythe de Nosferatu et que le titre de ce deuxième album de Merakhaazan lui-même – « Veines » (Imago Records & Production – semble l’évoquer.
Jean-Christophe Bournine est l’unique interprète de sa musique, avec sa contrebasse à cinq cordes mais aussi avec suffisamment d’ « effets » pour être un orchestre à lui tout seul.
Il y a beaucoup de charme, de beauté incarnée, vibrante, d’émotions dans cette musique qui n’a rien de mélanges improbables, mais plutôt d’une sorte de poésie constante, comme une sorte de recherche d’équilibre incessante et délicate.
Pierre Marcus : « Following The Right Way »
Il ne faut se fier au sens apparent du titre de cet album. La musique du contrebassiste Pierre Marcus suit une ligne juste mais en tout cas, pas une ligne très droite comme notre imagination, sur le moment, pourrait nous le laisser penser. Cela commence (et se termine) en Bulgarie – c’est le pays dont son épouse est originaire) – et cela continue en Afrique (au Congo et au Cameroun), à Nice pour rendre hommage à François Chassagnite qui fut son professeur ainsi que pour dire son amitié à une certaine Marie qu’il qualifie de « baronne » en hommage explicite à l’amie de Monk, la célèbre Pannonica de Koenigswarter. Et, Monk est lui aussi une étape avec une « reprise » de son thème « Bemsha Swing ». Et aussi New York avec une « Nostalgia In Times Square » (qui a perdu sur la pochette de l’album le « s » de Times) ; est-ce volontaire ?
Pour autant « Following The Right Way » ((Jazz Family / Socadisc) semble hésiter entre les chemins de la sagesse et ceux des détours imprévus.
Il est vrai que le jazz n’est pas fait que de ces derniers. Qu’il peut aussi être fait d’une sorte de synthèse entre les deux. Ce qui est sans doute la voie qui a la préférence de Pierre Marcus. Mais, précisément, il n’est pas si facile de trouver cette sorte de synthèse.
Il y a ici, il faut le souligner vraiment, une ambition, de très belles interprétations – je veux dire de très bons interprètes – mais il semble parfois que l’on se trouve dans des régions un peu attendues.
Autour de Pierre Marcus on trouve Baptiste Herbin (as, ss), Irving Acao (ts), Simon Chivallon (p), Thomas Delor (dm) et des invités : Renaud Gensane (tp), Alexis Valet (vib), Jérémy Hinnekens (p) et Aleksandar Dzhigov (gaida).
Pierre Drevet, Claire Vaillant et le Brussels Jazz Orchestra : « Echange »
Il y a chez Pierre Drevet une sorte d’enthousiasme qui jaillit de tout le Brussels Jazz Orchestra comme de la voix de Claire Vaillant, de toute leur musique.
La Belgique est le lieu depuis bien longtemps d’une vitalité et d’une passion pour le jazz qu’il ne faut pas ignorer et qu’au contraire il faut vraiment célébrer. Cet « Echange » (Lilananda / InOuïe distribution) en est le plus pur exemple.
Il n’y a pas beaucoup de « big bands » qui « soufflent comme celui-ci. Et Pierre Drevet est non seulement un sacré trompettiste mais il est aussi et peut-être plus encore (si cela toutefois se mesure) un formidable compositeur qui s’inspire de toute l’histoire du jazz mais aussi de Ravel, de Debussy ou de Brahms.
Ne nous y trompons pas cependant : il faut aimer les grandes formations pour apprécier « Echange » à la hauteur qui est la sienne. Il faut souligner cela parce que, qu’on le veuille ou non, cela sonne très différemment d’une petite formation comme nous en entendons plus habituellement dans l’univers du jazz. Mais, même pour ceux dont je fais partie qui préfèrent souvent un trio à un octet, un quartet à un « nonet », « Echange » peut nous combler de couleurs, de nuances, d’intelligences (de compréhensions partagées, pourrait-on dire aussi).
Alexandre Herer : « Nunataq »
Voici un enregistrement surprenant. Non tant par sa qualité musicale qui est remarquable mais (en tout cas de mon point de vue qui n’est pas celui d’un « fan » du Fender Rhodes) que par le fait d’arriver avec et instrument-là à de telles subtilités et de telles beautés.
Alexandre Herer a réalisé avec « Nunataq » (Onze Heures Onze) et ses deux accompagnateurs, Gaël Petrina (electric bass) et Pierre Mangeard (drums), une musique envoûtante, qui ne fait appel à aucun artifice mais seulement, semble-t-il, à une intense sensibilité qu’il dévoile ici le plus souvent comme sans pudeur (mais la pudeur est mal venue et même insultante quand il s’agit de la musique).
On a qualifié « Nunataq » de musique « volontairement froide » : on peut l’entendre ainsi. Mais on peut aussi bien dire qu’elle est transparente (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien à voir, mais au contraire que, par sa présence, nous voyons mieux, nous voyons davantage…plus près de nous comme plus loin aussi sans doute), qu’elle est claire ou plutôt qu’elle est elle-même une sorte de clarté. Certes, il n’y a pas d’ « effets » au sens où le trio à aucun moment ne vient nous entraîner dans un rythme ou une mélodie qui serait là pour séduire, mais il nous répète à nous qui ovulons bien l’entendre, ce que dit la musique elle-même : Alexandre Herer va chercher la musique à sa source et c’est alors qu’il la délivre et nous l’offre.
Joël Hierrezuelo : « Asi de simple »
Nous sommes nombreux sans doute à l’avoir déjà entendu sur scène car Joël Hierrezuelo a joué avec Roberto Fonseca, Fatumata Diawara ou Amadou et Mariam. Et aussi avec Orlando Poleo, Omara Portundo, Alex Terrier, Mayra Andrade, Ibrahim Maalouf, Véronique Herman Sabin ou Manu Katché et bien d’autres encore. Mais sans doute nous ne le connaissions pas vraiment. Et peut-être pas même son nom. Voici ce qui devrait changer !
Joël Hierrezuelo, Cubain de naissance (La Havane, 1972) est Parisien depuis vingt-trois ans. Il chante, joue de la guitare et de diverses percussions. Il a également assuré la composition de onze des douze thèmes d’ « Asi de simple ». Et, pour le douzième il s’est fait aider par Djenaï et Elijah Hierrezuelo, histoire sans doute de rester « en famille ». Il est entouré pour cet enregistrement (Continuo Jazz / UnaVoltaMusic) de trois musiciens de choix : Pierre de Bethmann (piano et Rhodes), Felipe Cabrera (contrebasse) et Lkmil Pérez (batterie). Il y a aussi, parmi de nombreux invités, la flûtiste Naïssam Jalal dont il a été dit ici grand bien – ce qui justifie sans doute (! ) son intervention dans deux plages d’ « Asi de simple » –, et aussi Nicolas Folmer (trompette) dont nous n’avons pas dit plus de mal.
La musique de Joël Hierrezuelo est joyeuse et douce, colorée et solaire, lumineuse et prenante. Pas vraiment « tropicale », ni « tropicaliste ». Mais, si elle est faite d’influences diverses que l’on découvre à chaque détour, elle est d’abord et avant tout originale. Le compositeur est un guitariste très original qui fait résonner chaque note en les rendant luisantes, brillantes sans jamais abandonner la maîtrise ni de son talent, ni des sonorités multiples qui résonnent jusqu’à nous.
Gabriel Midon : « Imaginary Stories »
Elle résonne si singulièrement la contrebasse de Gabriel Midon, si exceptionnellement. Tout au long de ces « Imaginary Stories » (Soprane : Absilone).
Il y a sans aucun doute une haute ambition, artistique s’entend, dans cette musique. Et, il faut bien le dire, le résultat ne doit pas décevoir, ni Gabriel Midon lui-même, ni les auditeurs curieux qui iront à sa rencontre, ni celles et ceux qui ici l’accompagnent. Car ces histoires imaginaires sont surprenantes, originales et passionnantes tant elles nous conduisent dans des endroits inattendus, résonnants d’échos familiers ou étranges. Aux multiples couleurs, parfois envoûtantes, parfois presque dérangeantes, mais à chaque mesure captivantes.
Il faut dire que Gabriel a fait appel à la chanteuse Ellinoa qui est l’une des toutes plus belles voix que l’on puisse entendre aujourd’hui. Pas seulement par son timbre, par la clarté apaisée qu’elle transmet avec une justesse de chaque instant mais aussi et sans doute plus profondément par l’intelligence singulière de sa voix, de sa façon tout entière de dire comme la musique elle-même. Et, si tous les musiciens réunis ici dévoilent de très beaux talents – Pierre Bernier (sax), Simon Martineau (guitare), le pianiste Edouard Monnin ou l’un ou l’autre des batteurs, Baptiste Castets ou Thomas Delor – le « coup de génie » de Gabriel Midon c’est peut-être d’avoir fait appel, comme de surcroît à un quatuor à cordes (Antoine Delprat (vl), Anne Darrieu (vl), Maria Zaharia (alto) et Louise Leverd (violoncelle). Précisément parce que les sonorités des cordes vont fort bien avec les compositions (ce qui est assez exceptionnel dans le jazz pour le souligner).
Baptiste Herbin : « Vista Chinesa »
« Vista Chinesa » (Space Time Records / Socadisc) est le quatrième album du saxophoniste et compositeur Baptiste Herbin. Il se distingue assez nettement des précédents en ceci qu’il est sous influence brésilienne (et enregistré à Rio de Janeiro il y a un an). Mais on y retrouve la fougue du saxophoniste, la justesse de son jeu, son savoir-faire musical tout entier et dans toutes les dimensions. On dira seulement que toutes les plages, peut-être ne sont pas égales. A chercher la diversité (peut-être) on peut plaire à certains et moins à d’autres. Mais la diversité ne peut quand même pas être un reproche !
Baptiste Herbin dont la sonorité est ici encore plus affirmée, plus belle souvent (« Meu Sonho ») qu’elle ne le fut jamais, s’est entouré d’Edouardo Farias (p), Jefferson Lescowich (b) et Xande Figueiredo (batterie), une formation impeccable de justesse. Il y a aussi de nombreux invités dont la très belle voix de Thais Motta, la trompette d’Aquiles Moraes qui résonne avec des éclats d’or, ou encore le ténor et l’alto d’Ademir Junior et d’Idriss Boudrioua.
Marco Vezzoso: « 14/7 Du côté de l’art »
Marco Vezzoso est un trompettiste que l’on devrait mieux connaître, que l’on devrait écouter avec attention. En tout cas il retient immédiatement l’attention par son jeu transparent, la clarté de sa sonorité, par ses choix musicaux, ses compositions. Par le choix de ses accompagnateurs.
Cet enregistrement, inspiré par l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice sur la Promenade des Anglais est composé de deux CD distincts. On me dira bien sûr que deux CD sont toujours distincts. Matériellement, je crois m’en être plus ou moins aperçu. Je veux dire que la différence ici est importante. Car le second est composé autour d’une narration du drame, texte dit tour à tour en français par Marc Duret, en italien par Chiara Buratti et une troisième fois en anglais à nouveau par Marc Duret.
Si rien n’est à mettre en cause dans ce « projet », ni l’intention, ni même la réalisation impeccable, il me faut dire que le premier CD entièrement instrumental est plus cohérent et plus « attrayant » à mon entendement. C’est que l’unité du texte, surtout lorsqu’il est, disons, « descriptif », et de la musique est une grande difficulté. Elle n’est pas manquée ici, bien au contraire, mais c’est le principe même que, de façon très « subjective », il m’est toujours apparu que l’un et l’autre avaient toujours, quoi qu’on y fasse, quoi qu’on fasse, tendance, sinon à s’annuler, à s’effacer plus ou moins et réciproquement s’entend.
Pourtant, redisons-le, ici tout est bien fait, parfaitement réalisé. Sincère et beau à la fois. Saisissant souvent. Mais le sens des mots a soit un peu de mal à se faire entendre avec la musique, soit la musique à tendance à le réduire quelque peu. C’est pour cela que, finalement, moins habitué à l’italien et à l’anglais qu’au français ce sont les deux premiers que j’ai préféré entendre.
Mais, pour être juste, il faut dire ceci : il ne s’agit là que d’un point de vue très critiquable, partiel et quelque peu partial. Il faut redire aussi qu’il n’y a rien à reprocher à la réalisation de ce « 14/7 Du côté de l’art » (Incipit Records / Spada Music). Il faut dire aussi que la musique est toujours très belle, très soyeuse, jamais violente (comme on aurait pu s’y attendre dans un tel contexte, non descriptive – c’est l’une des très hautes qualités de cet enregistrement – toujours remarquablement interprétée par Marco Vezzoso avec Alessandro Collina (piano, rhodes), Marc Peillon (contrebasse), Rodolfo Cervetto (batterie et percussions) et Khaled Ben Yahia (oud).
Gio Rossi : « You Mad ! »
On ne peut dire pas que cet enregistrement soit à proprement à ranger dans la catégorie « jazz ». Mais comme le jazz refuse d’être catégorisé ça tombe bien. Il est agréable en effet de sortir des sentiers battus (et celles et ceux qui écouteront « You Mad ! » saurons vite à quel point!) surtout lorsque nous nous sommes retrouvés pendant plusieurs semaines plus ou moins retrouvés assignés à résidence. Alors si vous voulez chanter des musiques joyeuses, si vous voulez danser en vous libérant de toute contrainte, si vous voulez vous retrouver vous-même, si vous voulez qu’on vous aime (je veux dire si vous voulez séduire quelqu’un) si vous aimez vous aussi de votre côté, si vous voulez être heureuse ou être heureux (ou les deux!) il faut que vous vous abandonniez. En tout cas à la musique du batteur transalpin Gio Rossi. Accompagné parfaitement par les guitares d’Andrea Rabuffetti, la basse de Marco Brambilla et surtout les voix d’Andy Hackbarth, Chandra Grayson, Jan Radolph, Chandra & jan, ou encore Tulia Blendez, il y a chez Gio une énergie et surtout des joies simples qui ne demandent qu’à être partagées.
P { margin-bottom: 0.21cm }
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