Pour (re)commencer 22 janvier
Noé Huchard : « Song For »
Voici une bonne nouvelle, une heureuse nouvelle ! Comme l’on dit « Bonne année » ou bien « Heureuse année pour vous ».
Voici le jeune pianiste Noé Huchard qui signe son premier disque sous le beau titre, lui aussi, de « Song For » (Soupir Music / Socadisc).
Sans doute, se laisser aller à ses émotions, à ce que l’on ressent, à ce que l’on éprouve est-il la meilleure des choses pour la musique. Tant pour l’interprétation que pour la composition. Pour le musicien comme pour l’auditeur.
Ici se trouve peut-être ce que l’on pourrait appeler « le secret de Noé ».
C’est à peu près ce qu’il dit lui-même dans une interview que l’on découvre dans le livret du CD et qu’il a donné à Joël Perrot. (Celui-ci a assuré la prise de son dans des conditions qui ne sont pas vraiment celles habituelles du studio, mais plutôt celles du direct, ainsi que la direction artistique aux côtés de Pierre de Bethmann.)
Noé Huchard explique qu’il est né dans une famille de musiciens – son père est le batteur Stéphane Huchard – et combien il a travaillé, réfléchi et sans fin élaboré sa musique, claire, lumineuse, vibrante. Aussi bien quand il joue un standard (il y en a trois dans « Song For ») que dans ses compositions qui ont l’insigne mérite de ne pas prétendre à chaque instant se démarquer, être à tout prix et, il faut le dire, parfois trop souvent, « originales ». Pourtant leurs climats, leurs couleurs, sont propres et c’est cela sans doute qui leur donne cette sorte de beauté évidente que l’on attend d’un piano et qui plus est, dans l’univers du jazz, d’un trio. Noé Huchard est accompagné de deux jeunes musiciens aussi talentueux que lui, le contrebassiste Clément Daldosso et le batteur Elie Martin-Charrière. Ils forment ici une belle équipe, un véritable trio – ce qui n’est pas si simple et donc si courant.
Julie Campiche : « Onkalo »
On verra en suivant que la harpe n’est pas un instrument si étranger au monde du jazz, même s’il n’est pas si courant et comme réservé à des musiciennes plutôt qu’à des musiciens.
Julie Campiche n’est pas une inconnue mais il est certain que son dernier enregistrement est à coup sûr le plus abouti, le plus beau. Car il y a dans « Onkalo » (Meta records) une grande richesse et une singularité, une esthétique très personnelle. Il y a ici de grands espaces, des transparences étranges et pourtant comme familières. L’utilisation de l’électronique pour chaque instrument est aussi, peut-être, celle qui a été la mieux pensée et le plus justement réalisé, favorisant ainsi la spécificité de l’univers de Julie Campiche et de ses compagnons (Léo Fumagali au saxophone, Manu Hagmann à la contrebasse et Clemens Kuratle à la batterie.)
Voici un groupe d’une grande cohérence, voici une musique qui nous fait ressentir avec intensité et douceur à la fois, avec une sensibilité de chaque instant, ce qui nous habite et fait ainsi notre propre vie. En partage, grâce à la magie de la musique et l’intelligence de créateurs qui donnent sans compter.
Isabelle Olivier : « Oasis »
Isabelle Olivier est, elle aussi, harpiste. Depuis déjà quelques années sur la scène internationale, elle est reconnue dans le monde entier. Sans doute parce que, depuis le début, elle a surpris avec une détermination constante par l’intensité de son jeu, de ses conceptions esthétiques, par tous ses parti-pris.
Avec « Oasis » (Enja / Yellow Bird) elle ouvre comme un nouveau chapitre de son parcours. Elle a réuni autour d’elle le guitariste Rez Abassi, le joueur de tabla et de kanjira Prabhu Edouard ainsi que le batteur David Paycha. On comprend ainsi que c’est bien une nouvelle perspective qui s’annonce ici, de nouveaux horizons qui nous sont proposés. Et cela nous enchante sans cesse.
« Oasis » s’ouvre sur « My Favorite Things », un standard qui est le seul de cet enregistrement, Rez Abassi et Isabelle Olivier se partageant la composition des neuf autres plages, Prabhu Edouard s’associant à la harpiste sur le très beau « Coeur qui bat ».
La multiplicité des inventions de chaque instrument est en quelque sorte faite de superpositions qui sont aussi évidentes que la fraîcheur d’une oasis (pour reprendre la métaphore), offrant ainsi une musique que l’on pourrait écouter sans fin.
Rhoda Scott : « Movin’ Blues »
A priori, la musique de Rhoda Scott n’est pas une surprise. Elle, qui est en France depuis plus d’un demi-siècle, s’est imposée très vite comme une superbe interprète de l’orgue Hammond. Et elle n’a pas varié depuis. « Movin’ Blues » (Sunset Records /L’autre distribution) n’est, en ce sens, pas une révélation. Rhoda Scott, comme elle en a fait sa marque de fabrique, ne se fait accompagner que d’un batteur. C’est ici Thomas Derouineau qui s’en charge. Il le fait avec méticulosité, précision et même avec une certaine discrétion, comme s’il devait laisser à l’orgue non pas la première place, mais plus encore, toute l’espace que lui voue Rhoda Scott. Et cela sonne bien. Avec groove, swing quand il le faut, avec des tempi parfois attendus ; mais chaque plage aboutit à une certaine plénitude. Qui ravit toujours autant.
Xavier Thollard : « (Re)compositions »
Voici un autre trio qui réjouit, celui du pianiste Xavier Thollard avec Matyas Szandai à la contrebasse et Simon Bernier à la batterie. Comme son titre l’indique cet enregistrement est une sorte de relecture – on dira d’interprétation/improvisation toute personnelle de quelques chefs d’oeuvre du jazz (« Body And Soul », « Lush Life », « The Way You Look Tonight » ou « Take The A Train » entre autres) mais aussi de la musique d’Alexandre Scriabine avec le Prélude Op.11 n°3 en Sol Majeur.
Ces « (Re)compositions » (Parallel Records / Absilone Socadisc) sont toutes, chacune à sa manière, même si tout ceci est d’une grande cohérence, sans aucune défaillance, passionnantes. En ce sens qu’elles éclairent notre mémoire, notre sensibilité et offrent un éclat singulier à des pièces dont on croyait – abusivement de toute façon – tout savoir ou presque.
Il y a dans le travail de Xavier Thollard une sorte d’enthousiasme qui donne à chaque pièce de nouvelles couleurs et à chaque auditeur un intense sentiment de partage.
Olivier Ker Ourio : « Singular Insularity »
Si l’on aime la musique traditionnelle de l’île de La Réunion – le maloya et ses plus grands interprètes comme Danyel Waro, Christine Salem, Zan Mari Baré, le regretté Granmoun Lélé et quelques autres – on est heureux à l’idée que l’excellent Olivier Ker Ourio, lui-même Réunionnais, ait eu l’ambition avec « Singular Insularity » (Bonsaï music : L’autre distribution) de créer sa propre interprétation de cette musique souvent étrange, mais non pas étrangère, lointaine en aucune manière : au contraire si proche de ce que nous pouvons ressentir de souffrance ou d’amour de la vie, deux faces peut-être d’un unique sentiment.
Olivier Ker Ourio est incontestablement le grand harmoniciste du jazz d’aujourd’hui. Il a déjà établi une discographie remarquable (y compris avec Danyel Waro). On ne peut parler de lui qu’avec le plus grand respect.
Mais voilà, l’alliance du jazz et du maloya (si toutefois le « projet » se trouvait là) n’est pas chose facile tant on saisit la proximité de leurs origines (l’Afrique, l’esclavage, et sans doute beaucoup d’autres choses encore). Beaucoup s’y sont frottés. François Jeanneau le premier il y a longtemps. Peu ont réussi. Et, c’est avec quelque regret que, force est – à mon sens – de constater qu’iici aussi il semble manquer ici quelque chose.
Et, si je continue de donner mon avis, il doit s’agir de quelque chose, comme ce que je disais plus haut, qui proviendrait de la souffrance inhérente il me semble, au maloya et, finalement, à ce pan tout entier de la culture réunionnaise. Cela même qui en fait la beauté, qui en constitue ce par quoi on ne peut pas ne pas s’y attacher : c’est ici, qu’elle est proprement « singulière ».
Il faudrait dire aussi ce qui ne va pas tout à fait dans cet enregistrement.
A coup sûr rien dans l’interprétation. Ker Ourio est un excellent musicien, on l’a dit. Ceux qui l’accompagnent ne sont pas en cause (Grégory Privat piano, Gino Chantoiseau basse, Arnaud Dolmen batterie, Inor Sotolongo percussions, ou Christophe Zoogonès flûte – je serais plus réservé sur le chanteur Bastien Picot qui intervient sur trois thèmes dont il me semble que l’articulation n’est pas vraiment celle qui convient. Cependant, sur des textes en créole tels que ceux qui sont ici, c’est au moins « l’esprit » de cette musique qui s’impose. Et là, il me semble trop lointain.)
On doit enfin remercier Olivier Ker Ourio de quelques-unes de ses dédicaces : par exemple à Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature qui a lui-même cité Danyel Waro dans son discours de réception. Mais encore davantage à un « inconnu » du grand public, l’Audois – Réunionnais, le regretté Pierre Macquart. Qui a tant fait pour la musique réunionnaise et pour les musiciens eux-mêmes tout autant.
Signalons enfin le beau graphisme de la pochette réalisée par Hippolyte dont on connait par ailleurs le travail de B.D.
Gaël Horellou : « Tous les peuples »
Dans un projet que l’on peut imaginer voisin l’altiste Gaël Horellou, pour la deuxième fois au moins après « Identité » en 2017 réussit un tour de force avec « Tous les peuples » (Breakz).
On l’a dit plus haut, nombreux sont les musiciens de jazz qui ayant rencontré la musique de l’île de La Réunion ont tenté l’expérience d’une sorte de « fusion ». Gaël Horellou a beau être natif de Normandie (mais les Réunionnais qui ont des ascendants de cette région sont nombreux) il est sans doute celui qui a le mieux et le plus possible réussi cette « réunion » (!) du jazz et du maloya qui semble évidente et qui, pourtant est pleine de pièges.
« Tous les peuples » est une réussite de vitalité : à la fois la joie de chanter, celle de le musique, à la fois l’expression la plus profonde des sentiments, fussent-ils les plus douloureux.
On retrouve ici l’esprit du jazz et celui du maloya, de ces deux âmes qui sont proches, voire similaires, voire même identiques, mais qui ont emprunté des chemins, disons « techniques », différents. D’où les difficultés sans doute à les rassembler sans s’éloigner, ni de l’un ni de l’autre.
Gaël Horellou est accompagné par des musiciens de La Réunion ou de métropole. Au premier chef par l’excellent guitariste insulaire Nicolas Beaulieu, par Florent Gac (orgue), Maxence Emprin (saxophone ténor), Teddy Doris (trombone), par les percussionnistes réunionnais Vincent Philéas, Fredo Ilata, Emilie Maillot et Vincent Aly Béril et par le vocaliste Pascal Bret.
Ozma : « Hyperlapse »
Ozma, le groupe du batteur Stéphane Scharlé, en est avec Hyperlapse (Cristal Records) à son septième album.
Peut-être plus que jamais il fait appel à tous les mélanges sonores et visuels (sauf qu’évidemment, sur ce dernier point, l’enregistrement sonore ne vaut pas la scène!). Et, surtout, il n’hésite devant aucune audace. Toutes sont fondées sur des expériences vécues par ce groupe voyageur (56 concerts dans 13 pays d’Europe, d’Afrique ou d’Asie) qui provoquent ici dix titres inspirés chacun par une ville où les musiciens se sont arrêtés. Et ce sont ces « moments de vie » qui permettent à Ozma d’être l’une des formations les plus intéressantes dans cet horizon musical que ses membres explorent sans limites. Toujours avec beaucoup d’à propos, d’intelligence et de talent.
C’est donc la superposition jamais définie de styles musicaux, de références esthétiques parfois opposées, que l’on pourrait même penser contradictoires, et avec tout cela le recours à la vidéo ou à toute forme d’image qui peut définir l’indéfinissable Ozma. Réussir cette expérience sur le plan sonore, c’est en quelque sorte le tour de force d’Ozma. Aux côtés de Stéphane Charlé on trouve edouard Séro Guillaume (basse), Tam de Villiers (guitare), Julien Soro (saxophone, claviers) et Guillaume Nuss (trombone).
Notons enfin que « l’hyperlapse » se caractérise de la façon suivante :
« L’hyperlapse tout comme le timelapse classique permet de donner une impression d’accélération temporelle de la scène. Toutefois, l’ajout du déplacement de la caméra pour l’hyperlapse provoque en plus un sentiment d’omniscience chez le spectateur, dans le sens où son déplacement ne s’effectue pas à la même vitesse que le déplacement des éléments de la scène (foule, nuages, trafic,…), ce qui lui donne le sentiment de voir la scène depuis une autre dimension temporelle et spatiale. Cette technique permet par conséquent de mieux impliquer le spectateur dans la vidéo et de donner un certain côté surréaliste à la scène. » (source Wikipédia)
« La légende de Naclia »
Difficile d’attribuer cette « Légende de Naclia » (Jazz Family) à un groupe (qui se serait nommé en tant que tel) et donc à l’une ou à l’autre des musiciennes ou des musiciens qui ont conçu et interprété ce projet. Seule ce « titre » apparaît sur la pochette de cet enregistrement.
On entend tout au long du déroulement de cette « légende », la chanteuse et percussionniste Sabrina Romero, la contrebasse de Leila Soldevila, les guitares de Cédric Baud et les flûtes et autres instruments à vent de Frédéric Couderc.
C’est donc à eux tous que l’on doit cette idée d’abord (ce « concept » pourrait-on dire) et cette réalisation envoûtante enfin.
Là aussi, il n’est pas si facile d’en parler, tellement le texte du dossier qui accompagne le CD est parfaitement écrit et dit tout, si bien que l’on aura forcément, soit l’impression, à coup sûr fondée – et c’est là le pire – de mal faire, ou de répéter, voire de copier, ce qui n’est guère plus rassurant !
Bref, en quelques mots seulement, la légende en question c’est un peu celle de l’Atlantide, si les Atlantes avaient été chanteurs et musiciens. Nous sommes donc conviés à nous souvenir (le thème introductif chanté par Sabrina Romero se nomme « Recuerdo »), à comprendre que la musique est une espèce de mémoire, fut-elle une sorte radicale d’invention ou d’improvisation. Un « souvenir », une « légende » aussi bien, parce qu’elle vient toujours du fond des temps ou plutôt de ce qu’il y a avant le temps, avant la chronologie elle-même. C’est pourquoi, comme ici, la musique peut être sans peine une sorte de mélange des genres, comme la mémoire qui ne s’embarrasse pas de faire le tri (ou qui, alors, le fait sans nous demander très précisément notre avis). Entre les musiciens de jazz comme Frédéric Couderc, admirateur de Roland Kirk (qui ne le serait pas, sauf les grincheux irréductibles?), ou Cédric Baud plus habitué des musiques et rythmes d’Afrique, entre une chanteuse et une contrebassiste qui joue aussi de la musique classique, il n’y a pas de différence, irréductible en tout cas. « La légende » en est la démonstration la plus attachante qui soit.
Didier Ithursarry : « Atea »
Il faudra bien l’avouer : on est ici, somme toute, dans la même situation qui est celle du mélange des genres pour le dire de façon brutale. C’est là sans doute la marque d’une époque qui abat les frontières. En tout cas sur le plan esthétique ! Si ce « principe » est vertueux en lui-même ce n’est pas qu’il n’éviterait systématiquement pour autant les errements.
Mais rien de tout cela avec ce disque très passionnant de l’accordéoniste Didier Ithursarry qui sous le titre d’ « Atea » (LagunArte Productions / L’autre distribution) nous emmène hors de tous les sentiers et pas seulement loin de ceux déjà parcourus par les uns ou les autres.
En langue basque Atea désigne la porte, celle que l’on ouvre donc, celle que l’on passe, que l’on abat ou que l’on ferme parfois quand il faut se protéger, précisément, de l’immobilisme qui voudrait vous confiner chez vous, vous emprisonner en vous-même. C’est ainsi que Didier Ithurssary a placé sa musique sous le signe des « Illuminations » d’Arthur Rimbaud et plus précisément peut-être de ce vers du poète : « Départ dans l’affection et le bruit neufs ! » Où l’on peut comprendre – on peut le souligner au passage – que l’affection et le « bruit » ont à voir ensemble.
La musique d’ « Atea » est souvent une « grande musique ». Cela peut apparaître comme un qualificatif inadapté quand on parle d’accordéon tant cet instrument souffre de l’image des bals musette, même si quelques musiciens de jazz ont su le placer aussi haut que n’importe quel autre. Et, à l’accordéon, rien n’est impossible, pas même la musique « contemporaine » : il suffit de demander à la talentueuse Fanny Vicens http://ensembleregards.com/ensemble/musiciens/fanny-vicens/ .
Les accompagnateurs de Didier Ithusarry sont deux formidables musiciens eux aussi : le guitariste Pierre Durand et le flûtiste Joce Mienniel. Et, dans les six plages qui composent « Forro Suite » le Cuareim Quartet vient renforcer l’équipe (Rodrigo Bauza et Federico Nathan aux violons, Eva Longo à l’alto et Guillaume Latil au violoncelle.) Pour des musiques, plurielles donc, et toujours, à chaque fois, réjouissantes.
Vero Hermann Sambin : « Sky Loom »
Il y a chez cette chanteuse, compositrice et auteure, Vero Hermann Sambin, une espèce de poésie qui surgit, vous atteint à chaque instant. Dans ce « Sky Loom » (Jazz Family Cristal Records / CDZ Music) sa langue est souvent celle de son pays natal la Guadeloupe, et donc le créole des Antilles françaises (parfois le français ou l’anglais, mais pour peu de temps). Cela donne de toute évidence des couleurs singulières à cette musique dont une partie échappe parfois un peu lorsqu’on n’est pas familier de ce beau langage. Et c’est, pour une part ce qui manque, précisément, qui ajoute une sorte de désir qui soudain nous habite. Non pas celui de comprendre tout comme si cela était un texte à connaître, à apprendre peut-être. Par contre, on voit ici que c’est bien dans l’interstice, dans l’indicible que se dit ce qui fait œuvre, ou plutôt un véritable langage.
Vero Hermann Sambin nous offre ainsi une part d’elle-même, la part dont on ne sait si elle est la plus évidente, ou parfois la plus secrète. Ce que l’on sait en revanche comme absolument, c’est que cela chante et surtout nous enchante. On est loin de musiques de recherche, d’expérimentations dont on a vu plus haut la valeur, la richesse. Ici on a plutôt envie de danser, de chanter soi-même. Car à chaque plage de cet enregistrement on ne peut que se réjouir intensément. Leedyah Barlagne soutient Vero au chant, Arnaud Dolmen est à la batterie, Ralph Lavital joue de belles guitares scintillantes, Grégory Privat est au piano, Xavier Richardeau s’est emparé d’un saxophone ou d’une clarinette et Régis Thérèse conclu à la contrebasse la liste de ce brillant orchestre.
Jon Boutellier : « On Both Sides Of The Atlantic »
S’il vous prend l’envie d’un peu de jazz plongeant dans ses racines, à la fois dans les thèmes écrits par les plus grands musiciens et dans une sorte de tradition vivante et toujours actuelle, ouvrant même des horizons toujours renouvelés, alors il faut absolument vous réserver un (très bon moment) pour la découverte de cet enregistrement, le second aujourd’hui du saxophoniste ténor Jon Boutellier intitulé « On Both Sides Of The Atlantic » (Gaya Music / L’autre distribution).
Cela sonne magnifiquement bien, c’est plein de couleurs, d’enthousiasme à partager. On y retrouve des thèmes de Cedar Walton, de Duke Ellington ou de Thad Jones, le leader n’assurant qu’un thème qui lui est propre et qui est d’ailleurs tout à fait réussi.
Il est accompagné, outre l’excellent pianiste Kirk Lightsey (pour trois thèmes), par Alexander Claffy à la basse et Kyle Poole à la batterie, deux jeunes musiciens d’outre-atlantique. Il y a aussi le trompettiste belge Jean-Paul Estievenart pour quatre thèmes, et la chanteuse Célia Kaméni sur « Save That Time ».
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