Alex Terrier et Kenny Barron: la musique de l’enchantement 28 avril
Il est des musiques qui vous emportent parce qu’elles vous bouleversent. Parce qu’elles vous chamboulent. Parce qu’elles changent la perception ou la vision que vous avez du monde, à moins que ce soit de vous-même.
Il en est d’autres qui vous enchantent, parce qu’elles s’adressent à ce qu’il y a de plus intime, de plus caché, de plus secret mais aussi de plus intense, de plus vivant en vous. La musique du saxophoniste Alex Terrier est de celles-ci. Elle est une sorte de langage qui serait le vôtre avant même d’être, avant qu’il soit en quelque sorte « prononcé », comme si le musicien et ses trois compagnons savaient non seulement vous parler, mais plus encore, mieux sans doute, parler comme vous auriez aimé parler. Non pas si vous aviez été musicien, mais tout simplement parler, parce qu’ils trouvent les mots, par l’entremise de leur musique bien sûr, pour dire ou en tout cas pour exprimer, ce que vous ressentez : ce que chacun ressent et qui est unique et qui pourtant est partagé par tout. Par presque tous.
Une technique sans faille, une faculté remarquable à articuler toujours avec beauté un « discours », un propos, à survoler son propre univers par des mélodies singulièrement choisies (cinq sont signées Alex Terrier : plages 2, 3, 4, 6, 7) qui sont empruntées à Sonny Rollins, Charles Mingus, Wayne Shorter ou encore Roberto Fonseca mais aussi à l’invité de marque de ce disque, le magnifique Kenny Barron, c’est ainsi qu’est le monde d’Alex Terrier, accompagné aussi par Peter Slavov (b) et Rodrigo Recabarren (dm sur les plages 3, 8, 9, 11 et 12) ou Tommy Campell (dm sur 1, 4 et 6).
Né à Paris en 1980, Alex Terrier est passé par l’inévitable Berklee College of Music de Boston avant de s’installer à New York City. Pourquoi donc à ce jour ne trouve-t-on guère de référence le concernant dans les gazettes du jazz de ce côté-ci de l’océan ?
PS: ce troisième album d’Alex Terrier en tant que leader est publié sur le label Barking Cat Records.