Jean-Baptiste et Clara Simonoviez: « Au plus près… » 15 septembre
On ne connaît pas assez le pianiste Jean-Sébastien Simonoviez.
Peu importe la raison, mais ce musicien qui a enregistré des disques enthousiasmants comme « Translucide » avec le regretté et admirable Jean-Jacques Avenel (parlait-on assez, parlait-on comme il aurait convenu de Jean-Jacques Avenel ?) mérite une attention particulière. Parce que ce qu’il fait il le fait avec une sincérité, un engagement et un « métier » qui valent que l’on sorte des sentiers trop souvent empruntés.
Le parcours de Jean-Sébastien Simonoviez qui a croisé depuis le milieu des années quatre-vingt, André Jaume, François Méchali, Steve Swallow, Ari Hoenig, et comme il fut aussi un temps batteur, des pianistes comme Perrine Mansuy, Alain Jean-Marie, Michel Graillier, Siegfried Kessler, est un parcours d’une richesse étonnante. Mais un parcours discret.
Il serait donc bien triste (pour nous, encore plus que pour les musiciens avec qui il joue) de ne pas prêter une attention heureuse à son dernier opus intitulé « Multifaces » (Label Hâtive).
« Multifaces » porte bien son nom car la musique qui s’y déploie a mille sources, plus imprévues que prévues, plus improvisées que calculées. Elle tourne autour du piano mais la voix de Clara Simonoviez en est souvent le centre, l’axe. Le saxophone de Jean-Paul Adam est comme une seconde voix – ou bien la première, c’est selon – , François-Régis Gallix joue d’une contrebasse profonde, essentielle comme cet instrument doit l’être (non pas seulement un « soutien » rythmique ou même mélodique), et un autre contrebassiste s’occupe avec intelligence et pertinence de la batterie, c’est Géraud Portal.
On peut laisser la conclusion à Jean-Sébastien Simonoviez lorsqu’il affirme que : « cette session a fait l’objet de tout un tas d’expériences pour tenter d’obtenir un résultat au plus proche de nous à ce moment là.
Puis j’ai laissé passer cinq mois et ai mixé les morceaux enregistrés avec l’aide de Clara, puis ai masterisé le tout sans compresser quoi que ce soit et vous avez le résultat. Il est sans concessions ni artifices, c’est juste une tentative d’être au plus proche du moment présent. »
« Au plus proche de nous » et « au plus proche du moment présent », voici, tout simplement une magnifique définition de ce qu’est le jazz, de ce qu’est la musique.
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